En arrêtant de la fuir et en osant la regarder en face
Maintenant que vous savez que vous avez une part d’ombre qui risque de vous dévorer si vous n’en prenez pas soin,vous vous demandez peut-être « comment apprivoiser son ombre ? »
Ça tombe bien, c’est le sujet du jour !
Avant d’aller plus loin dans l’explication de comment apprivoiser son ombre, j’aimerai vous raconter une autre histoire… de loups, encore une fois. Non, pas celle du petit chaperon rouge, celle-là, elle concerne le fait d’éviter de tomber dans sa zone d’insécurité. Il s’agit d’une autre histoire,
L’histoire du loup noir et du loup blanc
Il était une fois, un enfant qui, comme tous les enfants, joue, rêve et se pose beaucoup de bonnes questions. Un jour, il va voir son grand-père considéré comme le vieux sage du village.
Il lui demande « Dis-moi, Grand-Père, qu’est-ce qu’un Homme ? ». Alors son grand-père, avec ses mots, l’emmène en voyage. Il lui parle de territoires immenses, connus et inconnus, des loups qu’on y trouve.
Il lui raconte le loup noir, sombre, manipulateur, envieux, colérique, hargneux et menaçant, qui hurle la nuit, se cache, se bat avec les uns et dévore les autres, terrifie, domine par la peur et tue.
Il lui raconte aussile loup blanc, accueillant, équitable, joyeux, solidaire et fraternel. Pacifique, lucide, il protège les siens et soutient les autres, attentif, généreux et confiant.
Puis il lui dit : « Tu vois, l’Homme a ces deux loups en lui. Chacun de nous abrite en lui un loup noir et un loup blanc qui ne cessent de s’affronter ».
L’enfant réfléchit et lui demande : « et c’est lequel qui gagne ? » Alors, le vieux lui répond doucement : « Celui qui gagne, …… c’est celui que tu nourris ».
Texte issu du site parcours du loup blanc.
Bon ! Merci pour l’histoire Anne-Laure, mais là ça devient un peu confus ton histoire de nourrissage de loup.
On nourrit qui finalement ? Le noir ou le blanc ?
Eh bien en fait ! On nourrit les deux pour être en paix, mais on ne le fait pas n’importe comment. Prenons un exemple concret pour clarifier les choses … J’en prends un ici parmi d’autres, mais il y a bien entendu plein d’autres situations où vos loups peuvent se manifester.
Les fêtes se rapprochent à grands pas et avec elles, son lot de craquages en tout genre : cadeaux, petits plats dans les grands, alcool, achats de choses moyennement voir complètements inutiles …
Votre loup noir se lèche peut-être les babines à l’idée de pouvoir se lâcher et de pouvoir profiter de toutes ces bonnes choses. Il peut aussi se sentir frustré de ne pas pouvoir avoir tout ce qu’il souhaite et risque dans ce cas de grogner (dans le meilleur des cas) sur ceux qui semblent avoir plus que lui. Voire même de les manger tout cru s’ils semblent (de son point de vue)venir chatouiller ce qui le fait souffrir.
Ce loup c’est votre envie, votre jalousie, votre gourmandise, ces « Aaaaah ! Mais c’est super ! » de convenances que vous faites quand on vous offre un cadeau … dont vous n’en avez rien à faire. Votre loup noir c’est tout ce dont vous n’êtes pas très fier, vos défauts, vos travers, vos tendances les plus sombres, ce pour quoi vous culpabilisez. Ce que vous n’avez pas très envie que les autres voient chez vous et que vous préférez cacher.
Votre loup blanc quant à lui se désespère peut-être de devoir encore une fois dépenser tant d’argent et trouver peu de sens dans ces échanges alors que d’autres manquent de tout. Il espère peut-être que vous n’allez pas imposer une nouvelle fois à votre corps de manger trop, trop riche, pas assez équilibré. Dépassant un peu plus vos limites à chaque nouvel événement qui vient à vous.
Il vous rappelle peut-être aussi de faire attention à vous et à votre fatigue si vous êtes déjà épuisé. À plus vous écouter, à mieux vous respecter …même si ça vous semble compliqué à mettre en place et que ce n’est pas toujours bien compris par votre entourage.
Votre loup blanc, c’est vos talents, vos qualités, la part raisonnable de vous, celle qui prend soin de vous et des autres, ce qui fait votre part de lumière, ce qui vous appartient et qui a des répercussions positives sur vous et votre entourage.
Vous voilà donc en présence de vos deux loups ! Tiraillé entre deux envies qui ne semblent pas compatibles et dont vous ne savez que faire. Le loup blanc qui semble raisonnable et le loup noir qui ne l’est pas du tout. Si vous suivez le premier, l’autre manifeste son mécontentement et inversement.
Que faire ? Que choisir ?
Pourquoi choisir d’en affamer un au profit de l’autre en fait ? Pourquoi ne pas nourrir les deux pour les apprivoiser ? Vous éviterez ainsi qu’ils se battent, se retournent contre vous ou votre entourage ?
Prenons un exemple d’actualité qui pourra peut-être en aider certains en ces périodes de fêtes … La nourriture ! Imaginons que j’adore manger (ce qui est le cas !). Mais en même temps, j’ai envie de perdre du poids pour être en bonne santé, avoir une apparence qui me plaît et surtout, j’ai envie d’éviter de prendre encore 5 kilos supplémentaires grâce aux fêtes de fin d’année parce que j’aurais fait du craquage à répétition.
Partons de là et voyons comment apprivoiser son ombre … ou son loup noir si vous préférez !
1. Trouvez votre loup noir et reconnaissez son existence
Si vous vous demandez comment trouver votre ombre, vous pouvez aller voir le challenge de cet article. Certaines questions peuvent vous aider à repérer votre loup noir.
Si on reprend mon exemple, je sais que mon loup noir c’est que j’aime manger, de préférence gras et sucré. Mon ombre est cette part de moi qui aime profiter des plaisirs de la bouche et qui n’a pas trop envie de se préoccuper de la contrainte.
Si je me restreins trop avec des régimes draconiens, des règles strictes ou des plannings caloriques hyper cadrés. Il y a une part de moi dont je nie l’existence. Et tôt ou tard, cette part va se manifester brutalement (d’autant plus violemment qu’elle aura été contrainte fortement) en devenant difficilement contrôlable. C’est ce qui se passe lorsque l’on n’écoute pas ses besoins.
Mon loup peut s’emparer de moi et commencer à dévaliser les buffets ou à me resservir plusieurs fois dans les plats les plus alléchants. Après m’avoir attaqué et s’être retourné contre moi, il me laisse seul avec mes sentiments de honte, de mal-être et de défaite.
Cette part de moi peut aussi rester tapie dans son coin, créant frustration et envie face aux autres qui se permettent de se laisser aller à nourrir leur loup noir. Mon loup attaque alors les autres lorsqu’il se met à les juger ou à les critiquer parce qu’ils sont trop gros, mangent trop de sucre, trop gras … Il s’agit de la part frustrée de moi qui cherche à exister, mais qui n’en a pas la permission.
Ne faites pas comme s’il n’existait pas. Tant que vous fonctionnez à l’aveugle, votre ombre est comme le loup de Gubbio. Elle surgira au moment où vous pouvez le moins la contrôler et elle vous dévorera ou dévorera quelqu’un de votre entourage. Lorsque vous êtes fatigué, lorsque vous vous êtes trop contraint, lorsque vous touchez à l’une de vos limites, il est moins facile de le contrôler et c’est normal. Ex : le craquage pour la tablette de chocolat entière devant une série après une dure journée de boulot alors qu’on s’était juré de ne manger qu’un petit carré de chocolat.
Ne vous imposez pas d’être tout le temps sur le qui-vive pour éviter qu’elle n’apparaisse, mais osez la regarder en face. Vous êtes humain et il ne sera pas possible de faire totalement disparaitre votre ombre. Par contre, vous pourrez apprendre à la comprendre au fil du temps et à l’apprivoiser si vous osez vous y confronter.
2. Nourrissez votre loup, mais pas n’importe comment
Il s’agit de la partie la plus délicate de l’apprivoisement de l’ombre, car si elle prend toute la place peut-être franchement être destructrice. Tant pour son propriétaire que pour son entourage. Les prisons et les faits divers sont remplis de malheureux illustrer ces « crises de faim » de l’ombre ou le nourrissage sans cadre auquel leurs propriétaires se sont livrés. Nourrir son loup consiste à prendre conscience que son ombre existe et à arrêter temporairement de tenter de la contrôler pour se laisser un peu souffler.
C’est ce que préconise Fabrice Midal dans son excellent livre « foutez-vous la paix ! »
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’encourage personne à se livrer à des actes nuisibles pour lui-même, pour les autres ou bien à des comportements illégaux ! Si vous sentez que votre ombre est difficilement sous votre contrôle et qu’elle risque de nuire à quelqu’un, je vous encourage à trouver une aide professionnelle pour vous aider dans ce chemin. Votre médecin généraliste est la première personne que vous devez consulter dans ce cas. N’attendez pas qu’il soit trop tard.
Lorsque je parle de nourrir son loup, je parle de se mettre à son écoute et de lui demander de quelle faim il s’agit. Quel besoin cette ombre cherche à combler lorsqu’elle s’adresse à vous ? Qu’est-ce qu’elle cherche à vous dire ? Écouter votre ombre vous permettra de mieux la comprendre et de savoir comment l’apaiser.
Si vous voulez savoir comment prendre soin de vos besoins, c’est par ici !
Si je reviens à mon amour pour le sucre et le gras. Au lieu de me dire que je les bannis totalement de ma vie, je peux me demander quel genre de « craquage » serait raisonnable et dans quelle proportion. Est-ce que me permettre de temps en temps un restaurant où je me fais vraiment plaisir est OK pour moi ? Pas de contrainte ce jour-là, mais le lendemain je mange de la soupe 2 repas sur 3 par exemple.
Est-ce que je peux manger un carré de chocolat est OK si je m’arrête là et que je le mange en pleine conscience ou il me faudrait autre chose en plus ? S’il me faut autre chose, pourquoi est-ce que j’en ai besoin ? Exemple : Et cette envie de chocolat tellement forte après une dure journée de travail me dit quoi ? Pourquoi est-ce que j’ai cette envie si forte ? J’ai besoin de quoi là maintenant ? De réconfort ? De sécurité ? De bien-être ? Eh bien voyons comment combler ces besoins autrement qu’avec du sucre !
Les règles importantes à suivre pour nourrir votre loup !
Nourrir mon loup ne doit jamais nuire aux autres !
Je me fixe une limite à ne pas dépasser et je la respecte
Je fais un vrai choix et je ne culpabilise pas
Je profite vraiment de ce que je vis et je m’offre ce moment en pleine conscience
3. Reconnaitre ce qui vous dérange chez les autres pour vous le réapproprier
Vous vous souvenez, l’ombre peut-être quelque chose que l’on projette sur les autres lorsqu’elle devient trop difficile à reconnaitre comme une part de soi.
Si ça me dérange chez l’autre, c’est peut-être parce qu’une part de moi reconnait que ça m’appartient aussi sous une certaine forme. Peut-être pas identiquement la même que chez l’autre, mais il y a dans la teinte de fond quelque chose de semblable.
Soit que j’aimerais vivre aussi :
Exemple: Cette fille est vraiment vulgaire avec son décolleté plongeant et sa mini-jupe. C’est indécent !
Cache peut-être une envie d’assumer davantage sa féminité sous une forme plus visible, ou une envie de se sentir libre par rapport aux dictats de la société.
Soit au contraire quelque chose qui m’appartient aussi et que je n’accepte pas chez moi :
Exemple: Quel arrogant ce mec qui n’arrête pas de parler de lui et qui passe son temps à se vanter ! Mmmh ! Un peu comme moi à certains moments en fait …
4. Trouvez votre loup blanc
Toute part d’ombre comprend une part de lumière. Si elle est bien « calibrée » votre ombre peut vous être très utile. Imaginons que la colère soit une couleur. Le rouge par exemple. Sur un continuum de couleurs, ce rouge peut aller du bordeaux très foncé au rose pâle presque blanc.
Pour vos émotions, c’est pareil. Elles peuvent aller de la haine (bordeaux) à la détermination (rose pâle). C’est une question de réglage que vous allez faire de l’énergie qui vous habite. Utiliser la colère dans ses teintes les plus sombres (comme la fureur par exemple) peut être utile si vous devez défendre votre vie ou celle de quelqu’un d’autre. Par contre, elle le sera moins sous la même teinte, au bureau par exemple, si votre assistant vous apporte un café qui n’est pas à votre goût.
Cette teinte de la colère sous une forme plus light, la détermination par exemple pourra par exemple vous être très utile si vous avez besoin de mener un projet à terme et de mettre toute votre énergie sur la finalisation de ce projet.
Exercice : partez de votre défaut ou de ce qui vous déplait chez vous et demandez-vous en quoi cela pourrait vous être utile si ce défaut devait prendre une autre forme
Exemple: je suis jalouse et dès que mon homme regarde une autre fille, ça me rend dingue. La jalousie me dit quoi de moi ? Que je tiens à lui, que je l’aime, que je manque peut-être de confiance en lui. Parfait ! Je pars de là et je travaille sur la consolidation de ces besoins et de ces bases qui me semblent fragiles.
5. Nourrissez votre loup blanc
Écoutez également votre loup blanc dès que vous le pouvez et respectez ce qu’il vous dit. Généralement, il s’exprime pour votre bien. Il vous invite à mieux vous respecter, peut importe ce que les autres en disent ou en pensent. Il ne se fait pas toujours entendre de manière aussi puissante que le loup noir, mais si vous ne l’entendez pas, vous risquez d’aller droit dans le mur.
C’est lui qui va vous dire par exemple de vous calmer sur la nourriture et de ne pas vous resservir 2 fois de chaque plat. Même si ça fait tellement plaisir à votre maman qui les a cuisinés avec amour et qu’ils sont si bons que vous aimeriez même en reprendre une fois de plus.
Pour vous aider, vous pouvez convenir avec lui d’une ligne de conduite avant d’être soumis à la tentation. Demandez-vous ce que vous devez faire pour mieux vous respecter, ce qu’il faudrait mettre comme limite au loup noir et qu’est-ce que vous pouvez mettre en place pour vous aider à tenir le coup.
Challenge !
Écoutez votre loup noir et demandez-lui ce qu’il aimerait le plus
Exemple : Ne pas me restreindre le 25 décembre et faire la fête en en profitant à fond.
Faites de même avec votre loup blanc
Exemple : Éviter de me mettre en danger (et les autres par la même occasion) en prenant la voiture en ayant bu, ne pas être malade le lendemain, ne pas me stresser avec la mise en place du retour à la maison.
Convenez d’une action pour nourrir votre loup noir (en respectant les consignes du point 2) et d’une action pour nourrir votre loup blanc.
Exemple : Je fais la fête le 25 et je ne me prive de rien, mais je me limite à 6 verres sur la soirée et je dors sur place.
Et vous ? Quels sont vos loups noirs et vos loups blancs. Ne soyez pas timides ! Laissez-moi un commentaire.
À très bientôt !
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